CHAPITRE 4- Trio (Semaine du 27 mars au 3 avril 2011)
Yorik a un rancard au Marly suivant l’invitation du grand gaillard David. Lora y fait un saut pour choisir, pour finir. Marly : tribunal fortuit d’où jaillira la condamnation du poison d’amour. La condamnation du poison d’amour? Ça non! pas ça! Ni condamnation, ni poison mais plutôt un rachat absolu. Un trio lascif arrogant! À l’instar du combat, l’affiliation par pâmoison. Un chakra, fin du malfrat, ravivons l’amant d’antan! Ravivons l’instant, profitons à trois d’un chakra commun soudant trois corps inassouvis dans l’annihilation.
D’un pas hardi, un rictus trahissant la cooptation qui a tant langui, Yorik franchit un portail du Marly. Ruminant son chagrin colossal, David implorait dans un coin Lora pour son pardon. D’un pas, il s’immisça dans un duo ambigu pour voir jaillir un trio triomphant. Fusion, union, bisous pour Lora-Yorik-David : souffrir OUT, pardon IN. Amour charmant, amour chantant, oubliant maux, coups durs, trahisons, manipulations. Un jour sans illumination? Jour au goût blasant, assommant, faisant fuir tout plaisir ou jour indiquant plutôt un film vital induit par la consolation, la satisfaction, la jubilation d’occasions à ravoir?
Dans Paris aux plaisirs infinis, assis au fond du bistro sur un banc trop court, un trio riant invoquait actions/inactions d’antan pour caution d’un futur brillant. Polyamour au goût du jour unissant nos trois amis à la vibration d’instants infinis. Mais, on sait l’amour… survit sans loi, dans un chaos sans compromis. «Bon! Qui a faim?» susurra Lora. Dilapidant son magot au bord du comptoir, Yorik hurla: «Garçon!, pouvons-nous nous nourrir?» Ça va, soyons courtois! Yorik, toujours aussi impulsif, faisait rougir Lora qui aimait alors bondir à l’horizontal. Sur un banc du Marly, tous lascifs, bouillonnants d’amour, imitant « J and J », film magistral conçu par François Truffaut. La chanson du « Tourbillon » jouait, chamboulant tout sur fond d’alcool. Buvant la voix abolissant un bilan imparfait, un trio bavard vivait sa mutation tout au long d’un air captivant. « Nous voilà tous trois unis par la passion ». Roman ou fiction? Moksha ou samadhi? Salvation, Nirvana… Pas un iota: âtman sans tracas.
Quand soudain tous trois sont pris d’un commun frisson par un constat foudroyant : ils sont ni un ni trois, mais plutôt trois moins un. Fusion Lora-Yorik ? Yorik-David? David-Lora? Cyrus Bassiak l’avait dit au son du banjo du tourbillon : apparus/disparus, connus/inconnus. L’alcool abolit jours, mois, ans. Fiction: fusion d’ individus, unis dans un roman collaboratif! Unis dans la fiction d’un roman non constructif, occupation qui concourt à unir l’inaction dans la soif d’un futur troublant. Amplifiant un futur-bonbon, Lora osa… (On l’avait appris d’un twittos pas trop bavard et plutôt sourd qui savait tout sauf ça). Oui, Lora osa offrir aux amants-amis-twittos la production-narration d’un film illustrant son combat pour l’amour. La passion, combat final? Dans un film, fût-il pur souhait, faudrait-il aussi bannir corps durs arrondis produits par tout animal volant (dixit mon dico)? La proposition surprit David-Yorick : stars sans avoir suivi un cours à l’Actor’s Studio! Marlon Brando – Dustin Hoffman 2.0! Brad Pitt avait plus un look qui plaisait à Lora-Fight Club. Combat total? Mort au duo David-Yorik lors d’un jour qui n’avait pas du tout fini son horizon. Soudain, la nuit tomba.
Pour Jack la prison faisait fuir la raison qui disparaissait alors pour toujours. Fantasmant dans la dissociation, chacun gâchait, par son ambition, la vision d’un film commun. La Lora-Marla d’un Fight Club inspirant misait sur l’attrait global produit sur son duo captif. Plus tard la planification, plus tard la production, plus tard ou jamais? Trop d’informations, trop d’actions non-stop. Non-stop la fusion! Dans l’imaginal du duo-trio la fusion! L’aura ou l’aura pas Lora? Pourquoi Jack? la prison? sollicita Lora. Jack? Vu dans un journal ou furtif avatar… Pourquoi Jack ? Lora doutait… Jack, car à tout casting il faut un nom! Jack, un forban, un fripon, un bouffon, un soûlon : «Voilà un habit fait pour lui ! », dit Lora.
Lora prit son androïd, tapa 323-315-9460. À Hollywood, ça sonnait : dring, dring, dring. La Barbara du standard lui passa un gars du studio pour plus d’infos. Lora sortit son anglais :«Your script is so…!», booka un RV pour Yorik, raccrocha l’air satisfait puis s’alluma un cigarillo. Lora voulait à tout prix voir Yorik, mais tout autant David, partir à Hollywood pour un suivi initial. Tout d’un trait, l’avion, l’installation aux USA, la passation du pouvoir aux mains d’un « Jack of all jobs ». Lora s’imaginait California girl, à Dana Point, admirant un surf qui domptait un flot azur par un bottom turn ou un cutback. Contact : un Jack Sparrow rugissant, inspirant, sautillant, conviant un trio fou dans l’inconnu à tout prix (narration, saga, attraction). Jack Sparrow Jack Moino… of all jobs. Oui, oui ! Pourquoi pas après tout? L’audition tomorrow! David, puis Yorick finiront au casting sous un projo, risquant l’humiliation, jouant un va-tout pour Lora, Oscar d’un amour fou. David la diva ou Yorik-Rocky Balboa? Qui aura Lora, alias jadis Gina Lollobrigida qu’aima Quasimodo, qu’aima aussi Frollo?
Audition sans aucun flop : plutôt l’agitation autour du trio fanfaron, un vrai typhon d’acclamations ou d’ovations sans fin. «Bravo! Hourra! » Fort bon pour un moi fanfaron ou imbu, mais surtout pour un moi affaibli. L’audition catalysa un tourbillon troublant, la passion inondant un trio ragaillardi par l’ovation, un vrai tabac! Au fond du studio, un cow-boy, dont l’iris faisait un parfait lasso, scrutait la squaw. Mais Lora l’ignorait, n’y voyant qu’un tribut normal à la star aux appas attirants.
Dans un couloir passait un individu massif, barbu, binoclard. On aurait dit Francis Ford Coppola! Poisson d’avril, supposa Lora. Tout lui souriait. Quoi choisir? Pourquoi pas un tour à San Francisco d’abord? La procrastination dans ça aussi, pour voir clair dans la proposition du film d’un adjoint nabab. David quant à lui, las, n’avait plus aucun punch. Il opta donc lui aussi pour San Francisco. Yorik suivit. L’individu massif à la Copolla choisit aussi San Francisco. Lora, opposant un non, donc à nouvo solo, continua, insista, mais succomba. Son film dans un micro-climat au brouillard abondant, au littoral invitant? Pas mal attirant! Mais faudrait-il nourrir d’amour 1 Parrain + 2 cabotins? Poids trop lourds! baluchon d’obligations! Abattons tout tyran! Un quatuor à bannir ou millions à l’horizon? Va pour un parrain, à condition d’avoir David-Yorik ravis du contrat arrivant à point.
Au final, un parrain… pourquoi pas ? Un quatuor d’or pour un prochain film au summum! Oui, oui, jubila Lora, mais d’où arrivait donc l’olibrius? Yorik ( fut-il jaloux ?), cuisina l’animal colossal à la Coppola puis annonça au trio son original parcours. Paris, LA, Saint-Louis-du-Ha-Ha, un parrain qui connaissait aussi Lucas Film ! Occasion, hasard ou fatum, suivons l’individu. Foulant un sol pourri par l’appât du gain, son capital moral disparu, Nicolas court sans faim à sa fin abattu par son Pygmalion. Nicolas! Un avatar du nabab? Un moutard conçu par Lora à l’insu du duo parfois niais David-Yorik? Quid du papa-pygmalion? Nicolas? Matador du film, humain fictif mais pas du tout impuissant, amorça l’action qui ridiculisa Yorik-David. Lora jouit.
Nicolas jalousait l’amour du trio. Flashback sur un flirt d’un soir dans un sauna… Liaison passion ou duo canular d’amants frissonnants? …
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Voici, par ordre d’implication, la liste des personnes qui ont participé à la cocréation de ce quatrième volet du Twitteroman sans E :
@LiseLePailleur @jmlebaut @AndreRoux @AlexRiopel @Aurise @georgesgermain @dawoud68 @GilbertOlivier @sstasse @marteaudeux
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