Vous connaissez la contrainte du prisonnier? Il s’agit d’une contrainte littéraire établie par l’OuLiPo et que @Strofka nous a proposée l’été dernier dans ses histoires en 3 mots. Elle nous emmène hors des sentiers connus, d’où son intérêt manifeste. Pourquoi ce nom? Tout simplement parce que les mots autorisés ne comportent ni hampes ni jambages (ces parties des lettres minuscules qui s’iscrivent au-delà ou en deçà de la ligne de pied) afin de dessiner une structure lisse, étroite comme un ruban, et pouvant s’insinuer entre les barreaux imaginaires d’une symbolique prison textuelle.
Apparentée en quelque sorte au lipogramme puisqu’elle interdit l’utilisation de certaines lettres, cette contrainte demeure toutefois difficile à appliquer. Cependant, l’entreprise me semble réaliste et j’ose espérer qu’ il n’est pas impossible de tisser, à partir d’elle, un texte en continuité. Selon la contrainte oulipienne initiale, les seuls mots susceptibles d’être retenus sont constitués des lettres sans hampes ni jambages, donc uniquement des lettres suivantes : a c e i m n o r s u v w x z. À titre d’exemple, voici deux extraits des 3 Word Story provenant de @Strofka lui-même et qui en laissent entrevoir le potentiel littéraire :
« Nions nos amours convenues, nos rires amers »
« Encrassons nos armes, crions nos envies. »
Vous constaterez que seuls les points sur les « i » dépassent quelque peu. Cette contrainte, de même que toutes les autres contraintes oulipiennes, a le mérite de centrer notre attention sur la matérialité du texte à produire, ce qui n’exclut nullement une préoccupation à l’égard de la cohérence au plan de la narrativité. Par ailleurs, nul besoin du respect canonique des contraintes instituées, l’essentiel demeurant de trouver une façon de s’intéresser à la matérialité des mots pour stimuler sa propre créativité.
Dans le défi proposé, en plus de ces points essentiels sur les « i », l’accentuation de certaines voyelles sera également autorisée, de même que les majuscules en début de phrase. Mais puisqu’inévitablement des majuscules il y aura, pourquoi ne pas en profiter alors pour y glisser subrepticement d’autres lettres? Et puisque des accents seront là, pourquoi ne pas inclure dans le texte des lettres comportant des hampes ( b d f k l t) pouvant aisément s’y dissimuler? En effet, pourquoi pas? De telle sorte que ne demeureront expressément prohibées que les lettres à jambage inférieur telles que le g j p q y. Il faudra donc forcément apprendre à se passer notamment du JE et du QUE.
Vous êtes ainsi conviés sans tarder à coconstruire un texte suivi, selon le principe d’une histoire en chaîne, en inscrivant simplement vos gazouillis les uns à la suite des autres, mais surtout en tenant compte des gazouillis précédents sur lesquels vous devrez prendre appui. Les défis antérieurs proposés sur ce blogue ont tous été relevés avec un vif succès ainsi qu’en témoigne la rubrique de nos Écrits collectifs. Je souhaite ardemment que celui-ci vous intéresse également. Il s’agit évidemment d’un jeu littéraire et il suffit de produire un seul gazouillis pour être reconnu comme l’un des collaborateurs lors de la publication de cet écrit collectif.
Étant donné que la contrainte du prisonnier vient d’être librement revisitée, je vous propose de conserver les dépassements vers le haut, mais de ne retenir aucun jambage inférieur descendant sous la ligne de pied. Pour favoriser la libération ou l’évasion de ce texte à venir, je vous invite à éviter systématiquement l’usage des lettres g j p q y, ainsi qu’à restreindre le plus possible le jambage supérieur. Rejoignez-moi donc au mot-clic #sansjambage et envolons-nous, dès maintenant, comme des petits oiseaux twitteriens!
#sansjambage Anne, en amoureuse, savoure avec assurance son mimosa rosé. Son anniversaire ravive encore ses souvenirs sereins.
Aujourd’hui, c’était la journée pour faire coucou à nos blogueurs ou blogueuses chouchou et leur exprimer à quel point on aimait les lire. Bref, leur laisser un petit commentaire sur leurs blogues respectifs pour leur faire part de notre gratitude à leur égard. Gratitude pour le partage d’opinions, de réflexions, de scénarios pédagogiques, de commentaires critiques ou encore toutes sortes de trucs que certains lisent sur du papier, mais que moi j’aime mieux lire sur le web. Je suis bien mal prise ce soir parce que j’ai réalisé qu’envoyer un petit coucou à chacun de ceux et celles que j’apprécie risquait d’être très long vu le nombre de blogues que j’aime lire. Mais j’ai décidé de t’envoyer à toi un coucou spécial pour te remercier pour la profondeur de tes analyses, la richesse des expériences dont tu rends compte et la qualité exceptionnelle des billets que tu écris. Merci, merci, merci de nourrir par ta créativité et ton intelligence l’univers du web 2.0. Tu m’inspires énormément xox 🙂
Un grand merci car tes mots me touchent vraiment beaucoup 🙂