EFFERVESCENCES
En ce sept septembre, le vent de l’est s’élève. C’est l’été et le bébé est né. Ève se sent légère et elle rêve: elle se pense éternelle. Elle prend le temps de se remettre des événements récents. Estelle est près d’elle et elle est très belle. Ève se cherche en elle. Ève se sent mère. Quelle belle fête en ce 8!
Elle se délecte : crème de pèche et thé de menthe verte récemment étêtée. Elle déteste les dérèglements des sens et se sent perplexe. Elle se repent des étés hébétés : que le temps l’élève! Les secrets de cette rebelle restent présents et l’enferment. Le blême ménestrel recèle en ses thrènes, des mèmes, des schèmes et des scènes de dégénérescence. Ses lèvres cernent des empêchements de tendresse. Elle répète lentement les mêmes versets et elle reprend les mêmes gestes en décéléré. Eve épelle, émet de brefs et secs excréments de verbe, s’énerve, s’exècre : quel événement!
C’est excellent, très jet-set! Estelle préfère cette présence céleste dès qu’elle détecte le spleen des week-end chez cette mère très empressée. En effet, Ève est Électre blessée. C’est que les gènes pèsent, enferment l’être, empêchent de s’éprendre. Tweet-pensée d’Eve : « L’enfer, c’est rester je, c’est prendre perpèt’, c’est l’éternel, c’est l’Éden! » Bref, Eve excelle et cherche des lettres. Ces lettres-fenêtres permettent des renversements éphémères.
En même temps, ces références s’entremêlent en elle. Perles de verre, spectres et cerbères, essences délétères. Elle est très très frêle Estelle! L’énervement d’Ève berce le bébé de présence tressée de serments répétés. Estelle étend ses lèvres belles, tel le texte de l’être que des semelles de vent mènent près d’Yemen. Les ténèbres derechef cernent cet être de légende de démêlés pervers. Le père est resté enfermé et les membres externes de cette secte vengeresse tempèrent ses effervescences.
Certes, les femmes s’espèrent fées. Qu’élèvent-elles? Les serpents d’Eve? Les serments d’Estelle? Serments ensemencés, regrets enfermés, cendres déversées. Et le sens est céleste, et les cendres enterrées. Elfes et dentelles, ententes échevelées, démence légère. D’emblée, cette recherche véhémente d’elle-même tempère cette sécheresse extrême et le dégel des prétextes entre-temps créés. Exégèse d’elle-même? Experte, esthète, elle se décerne d’éphémères présents, et l’éternel été, légèrement, se révèle. Les trèfles verts près des mélèzes scellent des regrets terrestres. Estelle émet des gestes-remèdes éthérés et Ève les décèle, les prend et se relève de cette détresse sévère. Elle déterre ses rêves-échelles, réverbères délestés de l’enfer décédé.
Le 10 décembre 1969 : l’excellence est fêtée. Le chèque est prêt. Le mec entend «Beckett», peste et rejette. C’est le stress! Le mec, c’est le père de Éve. En 2009, elle-même reprend Beckett et s’éprend en même temps de Derek, le père d’Estelle. Elle est célèbre et met en scène des textes brefs. Cette lente exégèse de l’éternel, essence de l’événement, élément révélé de cet être éthéré, régénéré… et tellement désespéré. Le verset révélé de cet esthète écervelé et édenté resté vénéré, étrenne l’effervescence de ce preste été espéré. Derek-Beckett, c’est en pensée le regret des enfermements précédents et le tremblement des ténèbres en ces sphères percées. Descentes extrêmes et excès redressés, prétextes éventrés et décès empêchés. Rêves échevelés et espérés, préférences rebelles et sentences tempérées : régénérescence secrète d’Estelle, le bébé d’Ève et de Derek, en cet été exempté de véhémence.
Bravo pour l’assemblage, c’est de la haute couture !
J’en reste hébétée…